Je pense aux sans-abri

Quand j’étudiais à l’UQAM, j’aimais bien remonter jusqu’au métro Mont-Royal avant de continuer ma route dans les transports en commun (pour ceux qui ne sont pas de Montréal, l’UQAM, c’est l’Université du Québec à Montréal qui se trouve au métro Berri-UQAM, en plein coeur de la ville, un quartier qui s’appelle le Quartier Latin. La marche jusqu’au métro Mont-Royal prend environ 30 minutes, si je me rappelles bien. On s’y rend en marchant sur la rue Saint-Denis, une rue commerciale où se multiplient les bars et les commerces.). J’y ai croisé un nombre impressionnant d’itinérants. Au bout d’un mois, je me suis rendue compte que de donner un peu à tout le monde me coûtait pas mal plus cher que ce que pouvaient me permettre mes prêts et bourses. J’étudiais en psychologie. Je croyais que c’était ma responsabilité de m’occuper d’eux.

Les sous se faisant rares, j’ai pris l’habitude de les remplacer par un bonjour, bonne chance ou bonne soirée, mais surtout, accompagnés par un sourire et un regard. Un regard. Je me suis souvent dit en passant près d’eux qu’à force de ne pas être vus, ils doivent avoir l’impression d’être schizophrènes. Imaginez-vous passer votre journée à parler aux gens et à n’avoir pratiquement aucune réponse tant les gens sont occupés à ne pas vous voir. Moi, je serais devenue schizophrène. Il est vrai que quelques-uns le sont…

Je ne suis pas sortie de chez moi depuis presque 2 mois, maintenant. Je ne sais pas à quoi ressemblent les rues dehors. Mais je me dis qu’avec moins de gens en ville, les sans-abri doivent réussir à avoir encore moins de regards et de sourires dans leur journée… et encore moins de petite monnaie pour se payer un lit dans un refuge.

Comment respecter les règles d’hygiène recommandées pour la COVID-19 quand on n’a même pas les ressources pour les règles d’hygiène de base. La distanciation sociale ne doit pas être simple à respecter, non plus, dans les lieux d’hébergement. Ils sont déjà pleins en temps normal et doivent refuser beaucoup de personnes; espacer les lits (donc en enlever plusieurs) doit vraiment crever le cœur.

Et s’ils tombent malades, auront-ils le réflexe d’aller se cacher (où?) pour ne pas propager la maladie? Au moins les hôpitaux soignent les patients qui n’ont pas de carte d’assurance-maladie gratuitement s’ils sont là pour des raisons liées à la COVID-19. Mais le savent-ils et iront-ils?

Et le 2000$ pour la PCU? Difficilement accessible quand tu n’as pas d’adresse ni compte en banque et que tu ne suis pas vraiment les nouvelles.

Il y a heureusement des mesures qui ont été prises pour eux. On tente de leur faire un place dans notre vie. Ils y ont bien droit, eux aussi, à la protection de la ville!

Je pense à vous, les sans-abri. Je vous espère en sécurité. J’espère que quelqu’un vous voit tous les jours pour vous rappeler que vous êtes vivants, humains et importants. Tout le monde est important, vous compris.

Je pense aux libraires

Peut-être parce que j’étais librairie il n’y a pas si longtemps. Peut-être parce que je suis éditrice et écrivaine. Je pense aux libraires.

Je ne vous parlerai même pas des ravages que cette crise provoque sur le milieu du livre. Sur les libraires, les éditeurs, les diffuseurs, les imprimeurs, les créateurs. Parce que, oui, c’est dramatique, mais ce l’est dans tous les secteurs. Dans le milieu des arts, de la culture comme dans tous les autres milieux. On est tous sur le même pied d’égalité et il faudra attendre la fin de la crise pour avoir le vrai portrait des conséquences de tout ça.

Savez-vous ce qu’aime particulièrement le libraire moyen? Les questions! On aime bien sûr les clients qui entrent dans la librairie et qui achètent pour 500$ de livres en 15 minutes. C’est plutôt rare. On aime aussi les clients qui prennent le temps de bouquiner sans rien demander, en prenant les livres délicatement comme s’il étaient des trésors qu’ils viennent de découvrir et qui lisent quelques pages, sourire aux lèvres, humant l’encre sur le papier et caressant doucement les pages. C’est aussi plutôt rare. On adore nos habitués qui nous font un rapport de leurs lectures, qui sont même parfois plus à jour dans leurs lectures que nous: ils sont un défi et un bonbon! (Saviez-vous qu’il nous arrive de penser à vous quand on lit chez nous le dimanche matin avec le café? On se dit: « Ah, tiens! Il faut que j’en parle à M. Dupont, de celui-là, c’est vraiment dans ses cordes! ») On aime beaucoup aussi, même si plusieurs s’en moquent gentiment, le client qui cherche un livre dont on a parlé à la radio, « je ne sais plus à quelle émission ni quel jour, mais c’était une animatrice, la semaine passée, ou peut-être l’autre d’avant, le livre parlait d’une histoire d’amour, il y avait « jaune » dans le titre ». En tout cas, moi, ce client-là, je l’adore parce que 1. j’adore les défis, mais surtout 2. parce que j’adore l’expression sur son visage quand je lui sors le titre qu’il cherchait (même s’il n’y avait pas du tout le mot jaune dans le titre)!

Mais ce qu’on préfère, quand on est libraire, c’est le client qui entre en nous disant:  » Je ne lis pas vraiment, d’habitude, mais j’ai envie de découvrir quelque chose. » On aime donner des conseils. On aime raconter les histoires de plein de livres et de voir les yeux du client s’ouvrir un peu plus à chaque suggestion. On aime que chacune de nos suggestions nous fasse surgir 3 autres suggestions en cours de route. On aime que le client nous raconte que ça lui fait penser à tel livre qu’il a aimé et qu’on en vienne à discuter des plaisirs de lecture. On aime le client qui rentre dans la librairie en nous racontant un petit bout de sa vie pour qu’on lui trouve LE livre qui va lui faire du bien, qui va bien accompagner ce qu’il vit.

Et des morceaux de vie, on en reçoit plein. Des drôles, des tristes, des émouvantes, de toutes les couleurs et de toutes les formes!

Vous voulez faire plaisir à votre libraire préféré? S’il vend en ligne en ce moment, pourquoi ne pas leur envoyer un petit courriel en leur demandant une suggestion. Ou demandez-leur carrément de vous appeler selon leurs disponibilités pour qu’ils puissent vous conseiller le livre qui répondra bien à votre besoin.

Bonnes lectures!

Je pense aux femmes enceintes

Il y a toutes sortes de grossesses: les désirées, les attendues, les inespérées, les accidentelles, les risquées, les compliquées, les catastrophiques, les parfaites. Peu importe les conditions dans lesquelles l’enfant a été conçu, peu importe les conditions dans lesquelles la grossesse se déroule, toutes les grossesses amènent leur lot d’anxiété et de risques.

Aujourd’hui, je pense à toutes les futures mamans qui doivent se déplacer pour faire des tests ou accoucher dans les hôpitaux. Je ne sais pas pour vous, mais les hôpitaux, en ce moment, je veux les éviter à tout prix! Être obligée de m’y rendre dans le contexte de la COVID-19, régulièrement, dans ce moment où je fais tout pour rester en santé, pour protéger la petite vie dans mon ventre, où je me sens vulnérable et anxieuse en partant, je crois que mon anxiété grimperait à des niveaux jamais explorés.

Je pense à celles qui viennent d’apprendre qu’elles sont enceintes. Qui vivent un mélange d’excitation, de crainte, de bonheur, d’incompréhension. S’ajoute à tout ce beau mélange les stress de la COVID-19.

Je pense à celles qui veulent être enceinte depuis longtemps et qui, avec le confinement, ont décidé de reporter le projet.

Je pense à celles qui sont sur le point d’accoucher et qui n’ont aucune envie d’être entourées par une panoplie de médecins et d’infirmières, mais qui n’auront pas le choix de le faire. Ou celles qui s’étaient préparées pour un accouchement avec une sage femme à la maison. C’est maintenant impossible. Il faut changer de plan… À la dernière minute, elles sont privées de l’accouchement qu’elles avaient prévu.

Et à tous ces bébés qui naissent pendant le confinement et que les parents ne pourront pas présenter à leurs famille et amis. Pour certaines, ce sera peut-être un soulagement de pouvoir passer les premiers jours dans une bulle, mais les relevailles peuvent être exigeantes. Je pense donc aussi à toutes ces mamans qui avaient prévu de l’aide à la maison pendant les premières semaines et qui devront s’en passer.

Je souhaite à toutes les futures maman un bon repos pré-accouchement et à toutes celles qui sont nouvellement maman de prendre bien soin d’elles et de leur poupon. Je vous souhaite de magnifiques conversations en visioconférence avec vos proches!

Comme tous les jours, je vous invite à partager mon article. Commentez avec vos témoignages. Construisons-nous une communauté d’entraide!

Et si ça ne va pas, appelez une ressource d’aide. Promis?

Je pense aux familles en garde partagée

Beaucoup de gens autour de moi ont eu des enfants et se sont séparés. Parfois, ça s’est bien passé, parfois pas.

En ce moment, on nous demande de rester le plus possible à la maison pour diminuer la propagation de la COVID-19. Mais on fait quoi quand on doit « s’échanger » (Dieu que je déteste ce terme!) les enfants entre les parents?

Ça va encore quand on a confiance en notre ex-conjoint. Quand on a confiance qu’ielle a la même compréhension que nous de l’importance de ce qui se passe. Quand on a confiance que les règles d’hygiène et de sécurité recommandées par le gouvernement sont respectées chez l’autre parent. Je vois pourtant autour de moi des parents qui ont des craintes, souvent fondées, quand vient le temps de laisser leur(s) enfant(s) partir pour la semaine.

Et si le pire arrivait? Si l’ex nous revenait avec un test de COVID-19 positif? Que ce soit pendant qu’ielle est avec les enfants ou pas, il y a des risques que nos enfants soient contaminés… Et nous aussi! Que faire alors? Comment ne pas en vouloir à l’autre?

Je pense à ce parent qui revient de voyage et qui demande d’avoir ses enfants dès son retour. Un parent a-t-il le droit, en ce moment, de refuser à son ex la garde de ses enfants sans être accusé de kidnapping? Bon, sûrement, mais ça ajoute tellement de stress! Et j’imagine que la DPJ doit déborder d’appels dans ce sens.

Je pousse l’idée à son extrême. Ne pouvons-nous pas imaginer qu’un parent se rende même jusqu’à feindre un test positif à la COVID-19 pour empêcher son ex de reprendre la garde? Quelles seraient alors les recours pour ce parent? Peut-il demander les resultats du test?

Maintenant, imaginons aussi une famille recomposée avec des enfants qui retournent dans deux familles différentes. Disons Joan et Frédérique qui ont chacun un enfant en garde partagée: Charlie et Camille. Camille retourne dans la famille de sa mère, Marie, dont la conjointe a un autre enfant en garde partagée. Charlie retourne chez son père qui a deux enfants à temps plein à la maison. On voit le casse-tête que ça cause, n’est-ce pas? Ajoutons un niveau de complexité à cette histoire. Disons que Joan travaille dans une épicerie et Marie, dans un hôpital. Comment on gère le tout? Je n’en ai aucune idée!

Bref, si la garde des enfants ne se passait déjà pas bien, il y a toutes les chances de croire que la contexte du dernier mois risque d’empirer les choses.

Comme tous les jours, je vous invite à partager mon article. Commentez avec vos témoignages. Construisons-nous une communauté d’entraide!

Et si ça ne va pas, appelez une ressource d’aide. Promis?

Je pense aux couples fragiles

Elle avait prévu faire ses valises demain. Elle se donnait une dernière soirée. Elle en avait parlé longtemps.avec son psy. Elle partait, c’était fait dans sa tête. Elle appellerait une amie demain matin, ferait ses bagages et le quitterait dès qu’il reviendrait de son voyage en France.

Mais, voilà, il est revenu le jour où ils ont annoncé un confinement à tous ceux qui reviennent de voyage ou qui vivent avec quelqu’un qui revient de voyage. Elle lui a ouvert la porte. Il a vu ses bagages. Il a compris. Dans un réflexe, il lui a pris la main. Elle devait maintenant passer 14 jours avec lui, enfermés ensemble, stressés, en colère, blessés et irrités.

C’est un mauvais exemple, bien sûr. C’est tiré par les cheveux. Ça ne tient pas la route. Et ça ne rend en rien le drame ordinaire des gens pour qui le couple n’allait pas bien et qui se retrouvent coincés dans la maison avec un stress hors norme et l’impatience qui vient avec.

Je me souviens quand mon ex m’a quittée. Le sentiment de distance qui s’est créé immédiatement entre nous deux. D’une seconde à l’autre, on est devenus des inconnus. Non seulement on ne s’aimait plus, mais on se détestait. On ne voyait en l’autre que le pire de ce qu’il était.

Maintenant, j’essaie de m’imaginer avoir été obligée de rester enfermée avec lui avec tout ce stress pendant des jours, sans sortir, à se partager le mini appart dont la seule pièce qui avait une porte était la salle de bain. Comment vivre collé sur une personne qui nous blesse par son seul regard?

Il y a aussi tous ces gens qui n’étaient pas encore en crise, mais qui le deviennent parce que la situation révèlent à l’autre des vérités irréconciliables. Des couples où l’un fait tout pour protéger l’autre contre la COVID-19 et où l’autre n’en saisit pas l’urgence, l’importance. Où le travail à la maison de l’un prend toute la place de l’autre. Où les besoins des deux personnes deviennent impossible à remplir parce que la coupe est plein et les ressources limitées.

Aujourd’hui, je pense à vous, les couples qui s’entredéchirent mais qui ne peuvent pas fuir. Je pense à vous et vous envoie tout ce que j’ai de bienveillance pour vous aider à tenir le coup.

Vous avez un couple dans votre entourage qui a besoin de soutien? Vous avez besoin de ventiler vos frustrations avec quelqu’un d’extérieur à votre couple? Vous avez des commentaires à partager? N’hésitez pas à écrire!

Comme tous les jours, je vous invite à partager mon article. Commentez avec vos témoignages. Construisons-nous une communauté d’entraide!

Et si ça ne va pas, appelez une ressource d’aide. Promis?

Je pense aux gens qui ont des problèmes de santé mentale

Vous savez, ce point au ventre qu’on a tous en ce moment? Ce sentiment constant que quelque chose de mal va nous arriver? Cette hypervigilence qu’on a par rapport à nos mains et à tout ce qu’elles ont pu toucher dans la minute avant qu’on ait, par réflexe, touché notre visage? Cette difficulté à se concentrer parce qu’on est préoccupé par ce qui se passe? Ce besoin incontrôlable de retourner voir les nouvelles sans arrêt, même si on sait que ça augmente notre anxiété? Cette fatigue si grande pendant la journée, mais cette difficulté à s’endormir le soir?

Tout ça, c’est le quotidien des gens aux prise avec des troubles anxieux, des troubles de l’humeur, un déficit d’attention, des troubles de la personnalité, les troubles de dépendance et j’en passe.

Maintenant, imaginez-vous que vous marchez sur un fil de fer au quotidien (trouble de santé mentale) et qu’on vous demande tout à coup de changer de démarche, de cadence, d’environnement. Il y a de fortes chance que vous tombiez.

Imaginez-vous que vous ayez travaillé pendant des années en thérapie pour apprendre à vous raisonner: il n’y a pas de catastrophe, je suis en sécurité, je n’ai pas besoin d’obséder sur chacun de mes gestes, tout ira bien, je dois m’obliger à sortir tous les jours pour ne pas retomber en dépression et pour confronter mes peurs. Vous y étiez presque! Et là, bang. Du jour au lendemain, il y a une catastrophe, vous n’êtes plus en sécurité, vous devez être attentif à vos moindres gestes pour ne pas pendre de risque inutile, vous devez rester enfermé·e alors que vous travailliez si fort à réapprendre à sortir.

Avec cela, vient aussi l’isolement: plus de travail, on ne voit plus les collègues. Les cours de groupes (sports et autres activités) sont annulés. Plus les moyens de voir le psy. Les groupes de soutien sont interrompus. Ce n’était pas du luxe. C’était essentiel, comme un médicament qui ferait battre votre coeur pour vous garder en vie. Et vous n’y avez plus accès.

Il y a aussi tout le stress normal qui vient avec les changements: nouveau rythme, perte des repères dans la journée, difficulté à se nourrir comme il faut parce que tout devient complexe, difficultés financières, démarches administratives pour le chômage. Annulation des rendez-vous chez le médecin pour réévaluer la médication.

J’ai peur. J’ai peur de voir le taux de suicide augmenter. J’ai peur de voir les actes de violence augmenter. Les gens sont nerveux, impatients, paniqués. Et j’ai peur que dans notre panique, on oublie les gens fragiles.

Alors, je vous demande, comment allez-vous? Connaissez-vous quelqu’un qui a besoin d’aide? Avez-vous quelqu’un dans votre entourage qui était déjà fragile? Comment prenez-vous soin d’eux? Avez-vous besoin d’aide vous-même?

Comme tous les jours, je vous invite à partager mon article. Commentez avec vos témoignages. Construisons-nous une communauté d’entraide!

Et si ça ne va pas, appelez une ressource d’aide. Promis?

Je pense aux enfants dans les familles négligeantes et violentes

Ce matin, j’ai vu passer un article du Devoir sur le nombre de signalements à la DPJ qui a diminué depuis le confinement.

Et là, je me suis imaginé cet enfant qui vit un calvaire à la maison, mais qui, au moins, a ces moments où il se sent aimé et en sécurité à l’école. À cet enfant qui, le temps qu’il est à l’école, ne se fait pas frapper, dénigrer, insulter, violer, demander de s’occuper de la maison alors qu’il n’en a pas l’âge. Il reste maintenant à la maison à temps plein avec des parents qui vivent des stress encore plus grands qu’à l’habitude et qui risquent d’être encore plus inadéquats qu’avant.

J’ai pensé aussi à ces enseignants et éducateurs qui sont sont partis en arrêt de travail le coeur gros parce qu’ils avaient des doutes sur la sécurité d’un enfant à la maison et qu’ils n’ont pas pu finir de monter le dossier pour le signaler à la DPJ. À ces enseignantes et éducatrices qui s’investissent dans leur travail et protègent les enfants grâce à leurs yeux de lynx et leur grand coeur. Ils ne sont pas là pour les protéger en ce moment et ça risque de durer des mois.

Alors soyons attentifs à ces enfants. Si vous avez des doutes, signalez. La DPJ fera la part des choses. Si vous avez la possibilité gardez le contact avec ces enfants. Ou donnez un coup de main à ces parents fragiles pour éviter qu’ils ne deviennent négligeants ou violents.

Partagez mon article. Racontez-nous vos témoignages. Construisons-nous une communauté d’entraide!

Et si ça ne va pas, appelez une ressource d’aide.

Je pense aux gens seuls

Je vous disais hier que je ne mettais pas les « je pense à » en ordre de priorité. C’est vrai. Mais les premières personnes à qui je pense, sont celles qui sont en confinement avec personne, ni animaux, ni conjoint·e, ni enfants, ni amis. Je crois qu’on a tous vite apprivoisé la vidéoconférence. Que ce soit sur Skype, Hangout, Messanger, Facetime, Zoom, toutes les occasions sont bonne pour voir un autre visage que notre reflet dans le miroir. Mais qui nous touchera si on n’a personne avec qui vivre notre confinement? Pour la majorité des gens, les caresses, bisous et câlins aident tellement à s’apaiser!

Je mesure ma chance tous les jours: je suis enfermée avec mon amoureux et mes chats. Je mesure aussi ma chance tous les jours que cette crise ne soit pas arrivée quand j’étais célibataire. Avec l’amoureux, on partage ce qu’on vit, les stress, les tâches, la fatigue. On partage aussi nos revenus: si l’un des deux perd son plein salaire, l’autre peut prendre le relais, On rit, on joue à des jeux, on cuisine ensemble. Tout est plus léger.

Je ne peux qu’imaginer le niveau de stress des personnes qui vivent seules. Comme le temps doit paraître long. Comme l’anxiété doit être prenante avec personne pour nous changer les idées. Comme ce doit être angoissant de ne pas savoir de quoi sera fait demain.

J’ai donc entrepris d’écrire et de prendre des nouvelles de mon monde que je sais seul. Je prendrai une heure tous les soirs pour jaser avec un ami tous les soirs.

Alors je vous demande:

  1. Êtes-vous seul·e·s et avez-vous besoin de parler à quelqu’un?
  2. Êtes-vous en mesure d’appeler quelqu’un autour de vous que vous savez seul·e?
  3. Accepteriez-vous d’appeler quelqu’un que vous ne connaissez pas pour couper un peu sa solitude?
  4. Avez-vous des choses à partager avec les autres?

Partagez mon article, répondez à ces questions. Construisons-nous une communauté d’entraide!

Et si ça ne va pas, appelez une ressource en ligne: https://www.211qc.ca/soutien-psychosocial/lignes-ecoute-lignes-aide.

Je pense à…

Salut peuple confiné!

La COVID-19 change dramatiquement nos façons de faire. On tente de s’organiser. Dans l’urgence, on pense d’abord à soi. En ce moment, pourtant, je vois une si belle solidarité!

J’ai toujours été portée vers l’empathie. Parfois un peu trop. C’est ma façon d’affronter mon anxiété: je m’investis dans la vie des autres, c’est moins personnel et plus facile à gérer.

Donc, ces temps-ci, comme tout va bien pour moi, mais que j’ai de l’anxiété dans le tapis, je pense beaucoup aux autres. Et j’ai besoin de le partager. Une manière de dire que je pense à vous ou de vous inviter à prendre soin des gens autour de vous.

J’essaierai, pour une période indéterminée, de publier un texte par jour dans cette série Je pense à… où je partagerai ceux à qui je pense. Il n’y aura pas d’ordre d’importance pour ces catégories de gens à qui je pense. J’y vais comme ça me vient.

Je vous invite à partager ces textes autour de vous. À appeler une personne de votre entourage qui fait partie de cette catégorie. À faire signe si vous avez besoin d’aide ou de contacts sociaux. À faire signe si vous avez envie d’être là pour quelqu’un que vous ne connaissez pas encore.

Si on se serre les coudes, on en sortira plus vite.

Prenez soin de vous et à demain!

Les boîtes littéraires

Pour un projet, je me suis lancée dans de longues recherches autour des boîtes mensuelles. Vous en avez entendu parler? C’est la grosse mode. Surtout aux États-Unis et en France, si je me fie à mes recherches. En gros, ce sont des boîtes que l’on reçoit par la poste, sur abonnement le plus souvent, généralement une fois par mois, contenant des « goodies » (selon les Français…) autour d’un thème. Par exemple, une boîte littéraire pourrait contenir un ou deux livres, un signet, un produit local en lien avec la lecture du mois, un sachet de thé, un carnet de note et un beau crayon à mine!

C’est par les courtepointes que j’ai connu ce concept. Les Quilty box, Sew Sampler, et autre boîtes de ce genre. Voulant voir ce que contenaient ces boîtes, j’ai fait un tour sur YouTube où j’ai découvert les vidéos de « unboxing » (les gens ouvrent leur boîte devant nous et nous présentent chaque item dans un mélange de « j’ai aucune idée de ce que c’est », de « bof » et de « oh my god, wow, je capote! »). Je suis tombée sur la chaîne d’Yvette, sympathique accro aux boîtes de toutes sortes. Et là, j’ai découvert un monde fou de possibilités.

Il y a des boîtes sur tous les thèmes du monde! J’ai entre autre trouvé une liste de boîtes (sûrement non-exhaustive) disponibles au Canada et aux États-Unis.

Si au départ ce sont les boîtes de courtepointe qui m’ont intéressée, c’est maintenant les boîtes littéraires qui retiennent mon attention. Au Québec, la seule que j’ai trouvée est celle du Fil rouge. Pour l’abonnement, il faut attendre novembre si j’ai bien compris. Entre temps, on peut commander des boîtes personnalisées. On peut aussi joindre l’un de leur club de lecture. En fouillant sur YouTube pour voir ce que contenait concrètement la boîte du Fil rouge, j’ai découvert la chaîne de MH La Lectrice qui m’a bien plu. On peut y voir plusieurs « unboxings ».

En France, j’ai trouvé quelques boîtes aussi. La Box de Pandore pour les enfants m’a attirée en premier, mais elle n’existe plus, semble-t-il, même si son site est toujours actif (les boutons de commande ont été désactivés). Il y a aussi Once upon a book, la Kube et l’Exploratology (pouce en l’air pour les beaux titres en français!).

J’ai très envie de les essayer toutes. Juste pour voir. Mais j’ai quelques réserves:

  1. J’accumule déjà beaucoup trop de choses dont je n’ai pas besoin. Commander des boîtes pour un livre et recevoir plein de petites choses dont on ne sait pas vraiment quoi faire, n’est-ce pas augmenter le problème de surconsommation? En tout cas, c’est certainement encourager mon problème!
  2. Je travaille en librairie et j’ai des bons rabais sur les livres. Une boîte à 40$ pour un livre (souvent de poche), même si c’est accompagné de thé (que j’ai en quantité industrielle chez moi, et ce n’est pas du Camellia Sinensis…) et d’une bougie, ça fait cher. J’ai toujours eu une dent contre les commentaires du genre « c’est cher, un livre ». Je ne limite pas trop mes dépenses en arts et en livres parce que c’est important pour moi (et que si on compare à une pizza qu’on bouffe en 15 minutes, c’est vraiment rien!). Mais bon, c’est un pensez-y bien malgré tout.

Le plus, c’est l’idée de recevoir des livres qu’on n’aurait pas choisis autrement. À côté desquels on serait passé. Découvrir des auteurs et des histoires! Quel plaisir!

Alors voilà. Je vous lance ça comme ça! Qu’en pensez-vous? Avez-vous déjà tenté l’expérience? Quelles boîtes aimeriez-vous essayer?

 

Ah! Et mon projet est secret pour le moment, mais je vous en reparle bientôt, promis!