Un tourbillon calme

Je suis (devenue) un tourbillon calme. Les choses vont et viennent dans tous les sens. Mais je marche droit. Enfin, c’est ce qu’il me semble. Les pas sont lents et pas aussi nombreux que je le voudrais, mais ils avancent, dynamiques et synchronisés.

Je danse, je ne marche pas. Une valse, c’est certain.

Ces dernières semaines, j’ai accompli. Accompli! Des choses. Plein de choses.

D’abord, je viens de remettre deux textes à mon éditeur. Youppili youppilaï! Ils en ont donc quatre entre les mains. J’ai hâte d’en avoir des nouvelles! Ce sont deux titres dans la collection des Trognons. Après Léa, Nathan, Emma et Gabriel, il y avait déjà Juliette et Mathis qui attendaient… voilà que se rajoutent à eux Olivier qui veut un bébé et Romane qui veut devenir un poisson. J’avance dans cette série et je sens que je prends mes aises. L’écriture est de plus en plus facile. J’ai accepté que les premières versions seraient nécessairement très mauvaises et que ce serait entre la version 4 et 5 que je verrais apparaître une histoire présentable à un éditeur. Cette fois-ci, je me suis rendue à 7 versions. J’attends les commentaires de l’éditeur, il y aura, c’est sûr, beaucoup plus que 7 versions! En tout cas, ça me rend heureuse d’avoir terminé ça.

Mitaines tricotéesJ’ai terminé mon premier contrat de tricot: des mitaines! Le patron était un vrai défi pour moi: en anglais, avec des torsades et tout plein de points que je n’avais jamais faits avant. Je m’en suis pas mal bien tirée. Même si, rendue à la moitié de la mitaine gauche, je me suis rendue compte que j’étais en train de tricoter une deuxième mitaine droite… Détricoter fait partie du jeu… et comme je le dis à mes élèves: ne t’attache pas à ton tricot, tu vas sûrement devoir le défaire plusieurs fois avant que ce soit la bonne! Ben ça m’arrive aussi, hein!

 

Courtepointe LéonardJ’ai aussi terminé et envoyé la courtepointe sur laquelle je travaille depuis août dernier (hum… 10 mois, donc!) Pas mal fière du résultat. Elle était destinée à Léonard Gentil, le fils de mon frérot suisse. Elle a donc voyagé jusque là-bas et fait un bébé content! Et des parents aussi. Je peux vous la présenter maintenant qu’elle a été reçue. Qu’en pensez-vous?

 

 

 

Carrés courtepointe rose-bleueComment fait-on une courtepointe? Je me suis amusée à détailler la confection du dessus d’une nouvelle courtepointe. D’abord, on coupe les ti-carrés. Ensuite, on les mets côtes à côtes et on essaie de voir à quoi ça pourra ressembler. Puis, j’ai cousu les carrés deux par deux. C’était mon étape 1 (2-3-4… hum!).

Madame Castafiore courtepointe rose-bleueÉtape suivante, assembler les rectangles et essayer de faire comprendre à Madame Castafiore que ce n’est pas une couverture pour elle… pas faciiile!

Bon, je passe aussi toutes les étapes de repassage, de coupage de fils, de remise en place de tous les carrés et rectangles, de tous les problèmes de fils qui s’emmêlent et qui demandent de tout découdre et de recommencer. Ce serait très long pour rien… Presque aussi long que de le faire.

Les rectangles sont assemblés en carrés et les nouveaux carrés en autres rectangles et ça va comme ça jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une couture à faire entre deux gros morceaux. Et là, tu souffles en te disant que t’es ben ben bonne et patiente! Restera à acheter la flanelle pour mettre en dessous et le molleton pour l’intérieur. Oh! Et les tissus pour faire une bordure sur le dessus et le biais (rebord qui retient toutes les couches). Ouf! C’est presque fini, hein? …

Quatre morceaux courtepointe rose-bleue Courtepointe rose-bleue dessus

 

J’ai accompli tout ça en plus d’une super ronde de 9 jours consécutifs à aller au Camellia Sinensis. Quel bonheur de retrouver mon rythme. J’ai mieux travaillé que les semaines précédentes. Et je ne me suis pas tapée sur la tête parce que je me levais trop tard. Belles semaines entourée d’amis, de vrais bons amis qui sont là quand il faut et qui savent nous prendre dans leurs bras quand ça ne va pas… et rire quand c’est ce dont on a besoin. Au Camellia, j’oublie tout. Je n’ai pas de dépression, je n’ai pas de TDAH, je n’ai pas de problèmes, je suis là, il y a mon thé et ma famille d’adoption. Le bonheur. Vous ne connaissez pas? Foncez… FONCEZ!

Les griffes d'un woolong Le dragon-thé Créature malicieuse

Sous le nez d’un dragon, des griffes et des nuages. Et sur le dragon, une créature malicieuse… vraiment malicieuse!

Hier soir, soirée Les visages de la santé mentale dont je vous ai tant parlé. Mon portrait a été mis à l’encan. Ma mère l’a acheté pour me l’offrir. Il trône dans mon couloir d’ici à ce que je lui trouve une place de choix. Je l’ai placé quelques minutes sur ma machine à coudre pour pouvoir lui tirer le portrait. Elle ne restera pas là, trop peur que les minous lui donnent son coup de grâce. Mais je la regarde tandis que j’écris ce billet et je me dis, ouais, c’est un sacré gros combat que je mène et cette photo c’est un peu une victoire.

Laurence-Aurélie Théroux-Marcotte par Patrick Lemay

Laurence-Aurélie Théroux-Marcotte par Patrick Lemay

Sur l’étiquette en bas à droite, il est écrit:

« J’ai toujours trouvé que j’avais un petit air d’extraterrestre, malgré mon côté pétillant, souriant et battant!

Derrière mon sourire, beaucoup de souffrance.

À 29 ans, j’ai explosé en larmes chez mon médecin. Il a compris que je ne me plaignais pas depuis l’âge de 13 ans pour rien. Fatigue, difficulté à me concentrer, introspection excessive, anxiété, tristesse, difficulté à lire, dégoût de la routine, besoin de bouger, temps et efforts nécessaires pour me mettre à la tâche: je n’ÉTAIS pas paresseuse, j’AVAIS une dépression et un TDAH! On m’avait entendue, comprise. Enfin, je ne me battrais plus toute seule.»
Portrait de Laurence-Aurélie Théroux-Marcotte photographiée par Patrick Lemay
LES VISAGES DE LA SANTÉ MENTALE – 5 mai 2014 – Montréal

J’ai accompli tout ça en quelques semaines et je suis fière de retrouver mon entrain, mon humour, ma gourmandise, mon envie de tout plein et de trop plein! Les gens se plaignent de la température. C’est qu’ils ne savent pas comme l’hiver est long dans les ténèbres. Moi je trouve que ce printemps est parfait. Des journées pour tous les goûts. Et du soleil, enfin, jusque tard le soir. Je ne me sens plus coupable.

Je crois que les traitements d’ostéopathie et les Omégas-3 aident énormément. Je me sens mieux, vraiment mieux. Mais j’ai peur d’utiliser ces mots-là… je les ai tellement dits souvent avant de replonger un peu plus bas. C’est pour ça que je me calme. Que je calme mon tourbillon. Doux, doux, tourbillon. On va valser, encore, sans s’étourdir, cette fois. Ok? Ok.

2 réflexions sur “Un tourbillon calme

  1. Chère Laurence Aurélie,
    tu as une belle transparence, une authenticité qui fait du bien. Ta courtepointe est magnifique. Et il ne faut pas trop exiger de toi-même. Souviens-toi: le temps ne pardonne pas ce que l’on fait sans lui…
    diane

  2. Et tu en oublies ! Moi j’ai lu un excellent projet (dico ou guide), détaillé, fouillé, plein de belles trouvailles, riche, quoi, à nous jeter par terre. Et tu es passeuse, aussi. Pas juste en jeunesse, mais comme éditrice. C’est formidable, tout ce que tu fais. Alors, j’aime bien le côté calme de ton tourbillon, et te prie de ne pas le perdre de vue, dans l’enthousiasme… (Sourire)

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